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 taliques fut faite, à Dijon, par Guylon-Morveau qui,
jeune encore, débutait dans la carrière des sciences phy-
siques et chimiques qu'il a illustrée : la médecine et la
chirurgie y étaient pratiquées avec une rare habileté. L'Aca-
démie des sciences, arts et belles-lettres était alors un fait
entouré d'une immense considération, bien que sa création
 ne remontât pas au-delà de ce XVIIIe siècle ; elle répondait
ù un besoin de littérature et de préoccupations scientifiques,
elle avait de nombreux échos dans la société, même avant
l'illustration accidentelle et fortuite que lui donna le con-
 cours où J.-J. Rousseau prit part. Mais, ce qu'on entendait,
 ce que l'on faisait, ce que l'on comprenait encore le mieux à
 Dijon, c'était la conversation, la causerie, l'art d'être aima-
 ble en société.
    La révolution de 1793 a enlevé à cette cité jusqu'aux situa-
 tions honorifiques qu'elle avait gardées. Dépouillée jadis par
 la réunion de la province au royaume et la chute du trône
 de la belle Marie de Bourgogne, ruinée par les événements
 politiques qui ont changé les mœurs et les institutions du
 pays, cette ville n'a plus de vie aujourd'hui que par sa con-
 tinuelle attention à suppléer aux choses qui lui manquent,
par les prétentions de tous les êtres déchus. — Quelques hom-
 mes opulents et titrés, quelques existences à grand fracas de
 gens, de chevaux et de chiens, qui consentent à y passer trois
  mois d'hiver, quelques chanoines d'une église cathédrale pau-
 vre et nouvelle, une cour royale, un général divisionnaire,
 un recteur d'académie, un préfet, des chefs d'administration,
  ne remplacent pas des grands seigneurs, des abbés commen-
  dataires, un parlement de Bourgogne, un prince-gouver-
  neur, pour ne parler que du Dijon du XVIIIe siècle.
  Il n'existe pas de ville, en France, dont la perspective gé-
nérale, embrassée des verdoyantes hauteurs de Talant, de
Fonlaine-Saint-Bernard, de Saint-Apollinaire, offre une plus
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