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                    ET DE SA RÉPARATION.                     347

à l'asséité, à faire de l'homme une brute. Il est remarquable,
vraiment, que tel soit le dénoûment de l'orgueil !
   Il n'est pas nécessaire d'analyser davantage les divers ré-
sultats de l'orgueil ; c'est la tâche des moralistes. Arrivons
à d'autres conséquences ; voyons jusqu'où l'orgueil parvient
à porter son étrange illusion dans l'esprit de celui-là même
qui cultive la vérité; el comment, des faits, il prétend s'éle-
ver à la doctrine.



                      CHAPITRE XIII.




COMMENT, DE LA SPHÈRE DES FAITS, L'ORGUEIL ARRIVE-T-H,

            A SE CONSTITUER DANS LA DOCTRINE.



   De nos jours même, le sentiment d'asséilé qui s'éveilla à
l'heure antique de la création, est moins loin de nous que nous
ne Je croyons. Ce sentiment est encore si neuf, et il est tel-
lement inhérent à notre être que, sans nous le dire, nous ne
pensons et n'agissons que par lui. Ce secret instinct de la subs-
tance, caché sous nos mobiles, réussit à faire passer son illu-
sion du fond spontané de notre volonté dans la sphère ré-
fléchie de notre pensée.
   Par sa manière de diriger notre esprit, l'orgueil est parvenu
à créer le point de vue humain.
   Ainsi, la paisible et prudente science des Sages, après
avoir admirablement retrouvé toutes les facultés de l'ame,
après avoir ramassé pendant des siècles , par les nobles
mains de Platon, d'Aristole, de Descartes, de Leibnitz et
enfin de Kant, de Reid et de Cousin, les éléments d'une di-