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ET DE SA RÉPARATION. 339 Celte conviction étant arrêtée, qu'il serait oiseux de s'occuper d'une autre vie et ridicule d'y avoir foi, mais qu'il est au contraire d'un homme positif de s'occuper sérieusement et exclusivement de celle-ci, il faut dans tout son cœur et par Joutes ses ressources en chercher les meilleurs moyens. L'homme étant esprit et corps, il y a donc la volupté du corps et celle de l'esprit, les plaisirs et la vanité. Comme la fortune procure les uns et les autres, le plus grand nombre mettra toute son ame et toute sa vie à acquérir de la fortune. Mais comme les honneurs et la puissance satisfont la vanité et mènent aussi à la fortune, ceux qui se croient des goûts plus relevés mettront toute leur ame et toute leur vie à acquérir de la puissance et des honneurs. L'humilité et la simplicité, c'est-à -dire les deux vertus qui nous conduisent le plus direc- tement vers Dieu , seront entièrement déconsidérées ; on les regardera comme l'attribut des niais ! Et ces hommes acharnés sur ce monde comme sur une proie, seront tous plus ou moins, et suivant que les retiendra l'honnêteté, ambitieux et gourmands, injustes et voluptueux, intéressés et cruels, et enfin voleurs et assassins. Or, cet ensemble d'hommes qui, explicitement ou implicitement, n'ont point la foi, et dont l'ame tout entière n'est occupée que de ce monde, forme ce que, suivant une excellente éty- mologie, on a appelé le Monde, par opposition à Dieu (1). C'est (i) Sous ce mot de Monde, ce n'est pas la forme qu'on condamne ici", c'est le fond, c'est l'état du cœur. On ne blâme pas les gens qui vont ce qu'on appelle dans le monde, ce serait détruire la bonne société, c'est-à - dire cette société d'élite où la politesse a déjà établi, en quelque sorte, entre les hommes, tous les rapports que le christianisme est venu apporter sur la terre. La bonne société est, au contraire, dans son aspect, l'idéal réalisé de la grande et sainte Société humaine. Maison blâme les gens qui, dans ce même Monde qui devrait être si saint, portent toute leur cupidité, le mettant dans leur cœur à la place de Dieu, et abandonnant jusqu'aux de-