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                    ET DE SA RÉPAKAT10N.                      331

 cupiscence. Toutes les fautes de l'homme sont sorties de là ;
 elles n'ont pas différentes sortes de sources, elles n'en ont que
 deux, l'égoïsme et la volupté : le crime qui se rapporte à l'es-
 prit, et le crime qui se rapporte à la chair. Encore la volupté
 revient-elle à l'égoïsme, parce que c'est le moi qui recueille
 pour lui-môme, et au dépens du corps, toutes les sensations
 produites sur ses organes.
    Ainsi, au fond de tout, comme le bien n'a qu'une source,
 l'amour, le mal n'a qu'une source, l'absence de l'amour. Seu-
lement, celte absence de l'amour a ouvert dans le cœur les
deux plaies de l'égoïsme et delà volupté, qui n'ont cessé, dès-
 lors, de faire couler le long des membres flétris du genre hu-
 main les deux ruisseaux de corruption qui le souillent et le
 rongent jusqu'aux artères.
    Dans l'absolu, le moi est à sa place, parce que l'amour est
infini. Dans le temps, l'égoïsme et la volupté sont les deux
pierres d'achoppement de l'être créé. L'égoïsme attaque la
Société, ou l'homme en masse; la volupté attaque l'ame et
le corps, ou l'homme en détail. De l'égoïsme découle d'abord
l'envie, puis l'injustice, puis la haine et la vengeance, contre
lesquelles la Société a été obligée d'inventer les Codes, les tri-
bunaux, la force et la peine de mort! De la volupté découlent
la luxure, l'avarice, la gourmandise et la paresse, contre les-
quelles la nature a été obligé d'inventer l'ennui, les mala-
dies, la souffrance et la mort.
    Par l'envie, l'homme désire les biens qui peuvent accroître
son moi ; par l'injustice, il les acquière ; par la haine, il
les conserve; par la vengeance, il se sacrifie ceux qui ont
tenté de les lui enlever. Par l'avarice, l'homme adore les biens
qui augmentent son moi; par la luxure, il se les prodigue
autant que ses faibles organes les peuvent supporter ; et par
la paresse, il se sacrifie jusqu'à son corps, qu'il laisse s'éner-
ver dans le repos, afin de s'épargner les fatigues de l'effort.