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318                   MÉMOIRE SUR L'ATLANTIDE.

d'ailleurs que de preuves physiques , que de témoignages
nombreux de savants et de voyageurs se réunissent pour nous
faire voir, dans ce vaste espace dont nous parlons, les déiris
d'un immense continent, détruit par quelque convulsion vio-
lente de la nature, convulsion dans laquelle l'eau et le feu ont
employé leur pouvoir dévastateur! Quel aspect nous présentent
ces îles diverses ! Des montagnes dont la hauteur prodigieuse
est hors de proportion avec l'étendue de ces îles, un terrain
volcanisé, bouleversé par des tremblements de terre, souvent
soulevé par des feux souterrains, sillonné par de longues et
effrayantes anfractuosilés, présentant des couches de lave
amoncelées. De loin en loin, on voit encore fumer des volcans
en action, ^dont les éruptions assez fréquentes portent par-
tout sur ces rivages la terreur et l'effroi. Mais ce terrain n'est
pas partout volcanique : on trouve dans presque toutes les
îles des débris de roches primitives, le granit, la siénite, et
 autres indices frappants d'un terrain primitif.
   Voilà l'aspect général que présentent les Açores, les Cana-
ries et le Cap-Vert. Toutes les relations des voyageurs, tous
les rapports des géologues sont unanimes à nous les repré-
senter sous cet aspect.
   Le groupe des Açores en particulier qui devait former l'ex-
trémité de notre Atlantide offre les débris d'une terre vio-
lemment bouleversée et abîmée en grande partie. Un foyer
volcanique y a exercé les plus grands ravages : des cratères

elle faisait partie. Ce devait être une des Canaries (Livre VI, ch. 3i ) .
   C'est sans doute de notre ancienne Atlantide, qui en occupait une
grande partie, que la mer Atlantique a reçu son nom, qu'elle porte depuis
l'antiquité la plus reculée, et non du mont Atlas, qui ne la borde que dans une
faible étendue de côtes et à son extrémité occidentale. C'est l'opinion de
Citri, traducteur de Zarate, auteur espagnol d'une histoire de la découverte
et de la conquête du Pérou, et nous l'admettons volontiers ( Voy. tom. I ,
Discours priliminain-y