Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
    301                  MÉMOIRE SUR L'ATLANTIDE.

    lent d'une île découverte par les Carthaginois au-delà des Co-
    lonnes d'Hercule et qu'ils défendirent d'habiter. L'Atlantide
    avait déjà disparu avant que Carthage fût fondée. Cette île, la
    môme sans doute que celle dont parle Plutarque (1) dans la
    vie de Sertorius ne peut être qu'une des îles que les anciens
    appelaient Fortunées, et que nommons maintenant les Ca-
    naries (2).
       Parmi les écrivains modernes, presque tous ceux qui ont
    traité cette grande question reconnaissent l'existence de l'At-
    lantide. Les différents systèmes qu'ils ont proposés pour fixer
    sa position ancienne, montrent qu'ils reconnaissent comme
    vrai le fait de son existence dans les premiers siècles. Nous
    ne pouvons guère citer que deux auteurs qui lui aient refusé
    leur assentiment. Il faut avouer que leur nom est d'une
    grande autorité dans l'Histoire de la Géographie ancienne.
    C'est d'Anville et Gosselin (3). Examinons leur opinion et
    considérons si les raisons qu'ils apportent et le poids de leur
    réputation peuvent contrebalancer suffisamment celte multi-
    tude de témoignages que nous présentons en preuve.
       D'Anville (4) appuie ses raisons de nier l'existence de
    l'Atlantide sur ce que « le narré de Platon touchant cet
    événement est le récit d'un Athénien qui veut illustrer sa pa-
    trie, et qu'on voit dans ce qu'il débite sur la patrie des

        (i) Plutarque, dans son Traité de la Face de la Lune, traité composé à
    l'exemple des dialogues de Platon, parle de l'île d'Ogygée qu'il place au
    loin dans les vastes mers, à peu prés dans la même position où nous plaçons
    l'Atlantide. Mais ce qu'il en raconte n'est, ainsi qu'il le dit lui-même,
    qu'une agréable fiction.
       (2) Remarquons cette tradition des Anciens qui a placé, dans tous les temps,
    les plus heureuses des nations dans ces îles fortunées, dans ces Hespérides,
    restes de cette antique Atlantide, dont les peuples étaient si sagement gou-
    vernés, et jouissaient d'une si grande félicité. Voyez Horace, Epode.
      (3) Il faut y ajouter Cellarius : Voyez sa Géographie ancienne, tome II.
      (4) Géogr. ancienne, abrégé, tome III, p. I Î 3 .




I