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302                  MÉMOIRE SDK   I/ATLANTIDE.

belliqueux habitants. Ces deux villes, la pieuse et la guerrière,
semblent nous désigner les deux époques de l'histoire des
Atlantes, celle où, suivant les préceptes des Dieux leurs an-
cêtres, ils vécurent bons, justes et heureux, et la seconde
dans laquelle, ouvrant leurs cœurs à l'ambition et à l'amour
des conquêtes, ils devinrent la terreur de leurs voisins et s'at-
tirèrent les châtiments célestes. Voilà des rapports assez frap-
pants avec ce que nous apprennent le Timée et le Critias.
Elien ne voit dans ce récit qu'un tissu de fables. Il a tort :
il aurait dû distinguer le fond vrai de ce récit établi sur une
tradition antique et constante et les ornements dont le génie
poétique des philosophes de l'école de Socrale ne dédaignaient
pas d'embellir leurs écrits et leur morale. Théopompe, dis-
ciple de Socrate, qui avait étudié la philosophie avee Platon,
suivait à l'exemple de son illustre contemporain, la méthode
d'employer dans ses écrits la poésie et ses heureuses fictions.
   Ainsi, l'autorité de Platon et de ses contemporains nous
paraît une preuve bien forte de l'existence de l'Atlantide.
Mais combien d'autres preuves, combien d'autorités nom-
breuses viennent à l'appui !
   Tous les historiens et géographes qui, après Platon, ont
parlé de l'Atlantide, ont regardé son existence comme réelle
ou du moins comme grandement probable. Pline parle de
l'Atlantide et de sa disparition comme d'un fait reconnu par
une tradition constante, et ne cite le témoignage de Platon
que pour l'immensité de l'étendue de cette île. Voici son
texte :
   « In tolum abstulit terras, pritnum omnium ubi Atlanti-
cum mare est, si Platoni credimus, immenso spatio (1). La
nature a retranché totalement certaines régions : témoin
premièrement cette Atlantique, où est aujourd'hui la mer du

  (t) Livre II, cl), go.