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                   MÉMOIRE SUR L1 ATLANTIDE.                  299

ames. Proclus, Syrianus, Jamblique, l'opposition qui existe
entre l'unité et l'infini, le repos et le mouvement. J'en con-
viens ; mais on doit connaître l'usage des philosophes de l'E-
cole platonicienne, de trouver un sens allégorique dans tous
les écrits de leur maître et l'abus qu'ils en ont fait; mais ce
sens allégorique qu'ils rencontraient dans ce récit de Platon
ne les empêchait pas d'y reconnaître une histoire véritable :
nous le voyons dans l'exemple de Proclus cité plus haut :
ils savaient que Platon appuyait aussi souvent ses leçons et
sa philosophie sur les faits et sur les événements que l'histoire
rapporte , que sur les fictions et les traditions fabuleuses,
afin de graver ses enseignements plus facilement dans la mé-
moire, et d'adoucir auprès de ses auditeurs ce que la méta-
physique pouvait leur présenter de sec et d'aride.
   Platon n'est pas le seul auteur qui ait marié la fiction avec
la vérité dans ses écrits. Xénophon, disciple de Socrate, et
par conséquent condisciple de Platon lui-même, dépeint, dans
sa Cyropédie, les mœurs des Perses « non pas entièrement
suivant la vérité, ainsi que le dit Cicéron, mais suivant le mo-
dèle supposé d'un bon et parfait gouvernement (1). »
   Ainsi, reconnaissons que, si, dans le dernier dialogue, cer-
tains détails peuvent être rapportés à une de cesfictionsheu-
reuses si familières au génie du philosophe d'Athènes, et
dont il savait si gracieusement revêtir ses préceptes et sa mo-
rale, le fond du récit, c'est-à-dire ce qui est dit de l'exis-
tence, de la situation, de l'étendue de cette contrée, de l'ori-
gine et de l'histoire de ses habitants est historique et vrai. Car
ce récit de Platon s'appuie évidemment sur d'anciennes tra-
ditions historiques que celui-ci a seulement mis en Å“uvre.
L'antiquité nous fournit nombre de témoignages qui viennent
établir et fortifier cette tradition. Avant Platon, nous voyons

  ( 0 Ep, ad Quinlum.