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286 MÉMOIRE SUR l/ATLANTIDE. naient après se nommaient le premier Mnésée, le second Au- tochtone. Le quatrième couple s'appellaitElasippe et Meslor. Enfin, les deux jumeaux les plus jeunes avaient pour noms Azaës et Diaprèpe. Ces princes et leur prospérité régnèrent sur cette île pendant plusieurs siècles et établirent, comme nous avons dit, par le moyen de la mer, leur domination sur plusieurs autres îles, même sur celles qui sont près de l'E- gypte et de la Tyrrhénie. « La postérité d'Atlas se maintint sur le trône principal pendant plusieurs siècles par une succession non interrompue cl fut toujours en grande vénération. Leurs richesses étaient si grandes, qu'elles surpassaient celles des rois des siècles pré- cédents, et qu'aucun souverain des siècles suivants n'a pu sous ce rapport leur être comparé. Leur sage industrie avait établi et disposé dans la ville capitale et dans tout le royaume tout ce qui peut être utile à la vie et contribuer à la rendre agréable. Leur puissance leur procurait toutes les productions des pays étrangers, et l'île leur en fournissait en outre en abondance. D'abord, on tirait de plusieurs endroits de l'île toutes sortes de pierres et de minéraux, et surtout ce miné- ral qu'on ne connaît plus que de nom seulement, l'oricalque, le plus précieux des métaux, après l'or. L'île produisait aussi en abondance toutes sortes de bois de construction : elle nour- rissait de nombreux troupeaux d'animaux domestiques et d'animaux sauvages : les éléphants y étaient en grand nom- bre : ils y trouvaient suffisamment de nourriture le long des marais, des lacs et des fleuves, dans les plaines et les monta- gnes, quelque monstrueux et vorace que soit cet animal. On trouvait aussi dans l'Atlantide tout ce que la terre produit maintenant d'odoriférant et de suave, racines, grains, bois, gomme, fleurs et fruits, le doux jus de la vigne et le blé si nourrissant, (ouïes les viandes désirables étales légumes pour les assaisonner. Les arbres prodiguaient à ces heureux ha-