page suivante »
280 MÉMOIRE SUR L'ATLANTIDE. médecine, et la santé florissante dont nous jouissons géné- ralement est un précieux effet de leur sollicitude, jointe à la protection des Dieux. Enfin, vous trouverez réglé avec détail par les lois, dans l'une et dans l'autre ville, lout ce qui se rattache à ces divers points du gouvernement el des mœurs. La Déesse a commencé par orner votre Athènes qu'elle a fondée, comme nous l'avons dit, avant Sais, de ces diverses et sages institutions; elle l'a placée dans une contrée jouis- sant d'un climat doux, heureux et propre, par là , à produire des esprits sages et prudents; car cette Déesse, qui préside en même temps à la guerre et aux conseils de la Sagesse, a choisi un pays propre à produire des esprits doués de qualités semblables aux siennes. Les anciens Athéniens, dirigés par de telles lois el de si sages et si prudentes institutions, se dis- tinguèrent bientôt des autres peuples en tout genre de vertus, comme il convenait à une race que les dieux s'étaient plus à former et à élever par leurs soins vigilants. Beaucoup d'é- vénements glorieux pour votre ville sont consignés sur nos monumenls et dans nos livres sacrés; mais il en est un qui l'emporte sur tous les aulres, par son éclat et par le courage qu'y déployèrent vos ancêtres. On rapporte que votre ville a résisté autrefois à des troupes innombrables d'ennemis qui, partis de la mer Atlantique, envahirent presque en même temps et l'Europe et l'Asie; car, pour lors, notre mer était facile à traverser. A son embouchure, vers l'endroit que vous nom- mez Colonnes d'Hercule, ôlait une île plus étendue que laLybie et que l'Asie ensemble. De cette île on pouvait facilement se rendre en d'aulres îles qui en élaient proches, et par le moyen de ces îles, aux terres qui étaient en face et voisines de la mer (1); mais dans ce détroit était un port au fond d'un ( 0 Le texte est un peu obscur en cet endroit. Sans doute, Platon veut parler de cetle chaîne d'iles qui occupait alors le lit de la Méditerranée