Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
266             A UNE TOUTE JEUNE FILLE.
 Est-ce la fraîche brise, à travers la ramure,
 Apportant le mystère et le parfum des bois,
 Qui dit des chants d'amour en son vague murmure,
         El dont l'âme comprend la voix ?


 Est-ce l'insecte aîlé, brillant lépidoptère,
 Léger, capricieux, qui, prenant son essor,
 Et volant sur les fleurs, étoiles de la terre,
        Semble une fleur aux ailes d'or?


 Non, ce n'est pas la fleur fragile et matinale,
 Voilant sous sa corolle un doux tribut de miel;
 Le miel esl sa pensée, et, rose virginale,
        Sa vie est un reflet du ciel.


 Non, ce n'est pas, bercée au mirage d'un rêve,
 La sylphide qui naît et meurt avec le soir :
 Jeune enfant, l'innocente est une fille d'Eve,
        Riche d'esprit, belle d'espoir.


 Non, ce n'est pas la brise et sa voix éphémère,
 A la parole morte, aux mots qu'on n'entend pas :
 C'est un cœur qui répond      Demandez à sa mère,
         Quand elle la lient dans ses bras.


Non, aux bords de la Saône, aimable regnicole,
Du papillon folâtre elle n'est point la sœur,
El son front n'est paré que de cette auréole
     Dont l'avenir est possesseur.