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1)E PARIS A LA MÉDITERRANÉE. 203 corps dont les membres dépériraient en raison de l'atonie qui frapperait le cÅ“ur. L'intérêt de Vaise, l'intérêt de la Croix- Rousse, l'intérêt de la Guillotière et des Brotteaux reposent sur une base unique, base fragile, la prospérité de la cité- mère. Tant que Lyon fleurira, près de là naîtront et grandi- ront de riches établissements secondaires. Les rameaux ne sont rien que par la vigueur du tronc et par la puissance des racines que le temps seul peut développer. Il y a dix-huit cents ans que Lyon travaille à sa grandeur. Faut-il rappeler ce qu'ont été si longtemps la Guillotière ou les Brotteaux, Vaise et la Croix-Rousse, après un trop malheureux siège? Faut-il dire les efforts d'une mère en deuil pour rendre un peu de vie à ses enfants mutilés? Qu'on se le persuade bien, l'arbre venant à succomber ou seulement à languir, il n'y a pas de rejeton assez vivace au- tour de lui pour se porter son héritier. Que serait la Guillo- tière, par exemple, réduite à sa propre énergie? qui possède ou achète ses terrains, bâtit ses maisons, peuple ses habita- tions? qui donne du travail à ses ouvriers , des secours à ses infortunes, des plaisirs à ses heureux, de l'activité à ses éta- blissements? qui intéresse l'État en sa faveur? Croira-t-on que, sans le contact de la grande cité, sans le respect des droits acquis, des gouvernants, toujours à court dans leur budjet, en dépenseraient une parcelle pour empêcher, sur un de ses rivages les moins favorisés, si ce n'est par son heureux voisinage, les dévastations d'un fleuve si tristement déshérité de leurs soins ? Toute tentative de la part de l'un des éléments lyonnais contre leur centre commun de gravitation obligée, dans l'espoir d'attirer la vie à l'une des extrémités du corps, ne serait pas seulement une entreprise téméraire, un effort contre nature, ce serait, fût-elle couronnée de réussite, le triomphe d'un jour ; et il faudrait renvoyer ses auteurs à un apologue dont l'application ne fut jamais plus directe, ou Ã