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198                     CHEMIN DE FER

venue une atteinte de plus en plus rare au bonheur des peu-
ples ; de l'autre, elles ont admis, toutefois avec de sages ré-
serves, qu'une entreprise de rail-way, hors les cas d'abus,
fera d'autant mieux ses affaires, qu'elle fera plus réellement
les affaires du pays ; par dessus tout, qu'elle desservira plus
immédiatement les populations, qu'elle s'identifiera plus in-
timement avec leurs intérêts, qu'elle répondra plus efficace-
ment à leurs besoins. Ce sont, on le sait, les populations, ce
sont les relations des grands centres entre eux, qui font la
valeur des chemins de fer, et comme utilité, et comme béné-
fice. Au reste, le vulgaire appréciateur de ces graves matières
peut, à l'aide de sa seule raison et sans avoir étudié les rap-
ports de rendement donnés par la statistique, se convaincre
que la détermination prise ne devait, dans un aucun cas,
manquer de rectitude. En effet, pour les contrées favorable-
ment situées en tout état de cause, si les courants s'y sont
formés d'eux-mêmes, ils tendront à s'activer encore; pour les
lieux où l'appel de la fortune était dû à des conditions moins
heureuses , l'essor de leur mouvement acquis, l'impor-
tance des capitaux créés et l'empire de l'habitude sur les
relations, soutiendront longtemps une activité, accidentelle,
si l'on veut ainsi la nommer, mais en cela plus légitime en-
core , puisqu'elle serait le fruit de l'intelligence et du tra-
vail ; conserveront longtemps une puissance de vie qui, si elle
n'était pas foncièrement sur ce point même, était indubi-
tablement à proximité, sans quoi elle se fût portée sur un
organe voisin. Il y a donc eu habileté, sagesse et prudence à
 résoudre le problême comme l'ont résolu les arbitres tout-
puissants de l'intérêt français : c'est-à-dire en mesurant la
force qui doit solliciter les chemins de fer vers les popula-
tions , par l'importance et l'activité productive de celles-
 ci ; formule dans l'application de laquelle la fortune pu-
 blique, la fortune des réunions d'intérêts privés et la for-