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              DANS LA PARTIE CENTRALE DE LYON.                 191
  la rue Noire qui tombe bien carrément sur les rues Grôlée
  et de l'Hôpital, est citée parmi les plus ignobles. Admet-
  Ions que vingt, ou même trente maisons, aient des angles
 plus ou moins défectueux, faudrait-il pour cet inconvé-
 nient de détail repousser une immense amélioration ? On
 ne doit pas trop se préoccuper de l'effet produit sur un plan
 par des lignes qui ne se coupent pas h angles droits : dans
 l'exécution en grand , ces défectuosités s'aperçoivent peu.
 On objectera encore qu'une direction oblique atteindra un
 plus grand nombre de maisons. Cela augmentera, il est vrai,
 les difficultés , mais aussi la restauration de la vieille cité en
 sera plus complète.
   En définitive, si notre projet est grandement utile, il sera
bien assez beau, malgré la légère obliquité du tracé. Quoi
qu'on puisse dire, appuyé sur l'ancienne définition du beau
déjà citée, nous soutiendrons qu'il n'y a pas plus de splen-
deur dans un angle droit que dans un angle obtus ; mais
il y a plus de splendeur dans une large rue, de mille mè-
tres de longueur, que dans des rues étroites, découpées à
chaque pas suivant les contours de l'équerre, et servant de
refuge à quelques malheureux. En vérité il serait fâcheux
qu'on vînt dire : voilà une œuvre grande, elle est belle, elle
est éminemment utile , mais nous la rejetons, parce qu'elle
n'est pas carrée.
    Qu'on veuille bien considérer que nos propositions se
réduisent à ceci : remédier au défaut capital des plans pro-
posés, en complétant les deux lignes les plus fréquentées de
l'intérieur de la ville, la ligne de la rue de l'Hôpital et celle
des Quatre-Chapeaux qui restent interrompues ; prolonger la
première jusqu'à la place de la Comédie, et la seconde, jus-
qu'à la place de Bellecour, de manière à former une rue
magnifique de ces prolongements réunis. Ou bien, suivant
un autre ordre d'idées , nous voudrions modifier les deux