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                FRANCE ET ALLEMAGNE.                    171

Son regard seulement plonge dans l'étendue,
Et son front s'éclaircit, plus pur et plus serein.


  Un ange, ainsi que lui, fort et puissant génie,
Sommeillait étendu sous des pins toujours verts ;
Tout respirait des champs la suave harmonie
Sur ce front que jamais n'ont touché les hivers.


  De grands et beaux bergers, de jeunes pastourelles
Dansaient et folâtraient sur ces riants coteaux,
Tandis que des manoirs aux antiques tourelles
Prêtaient une douce ombre à leurs nombreux troupeaux.



  Parfois tous ces bergers s'arrêtaient en cadence,
Un Ménestrel alors, adoucissant sa voix,
Chantait un chevalier à l'invincible lance
Et la jeune beauté, la reine des tournois.


  Quelques vieillards assis sous de calmes ombrages,
Causaient de l'avenir, de Dieu, de l'infini,
Et, remontant le cours des siècles et des âges,
Discouraient sur les temps où l'homme fut banni.


  Tout était calme et doux dans ce tableau champêtre.
On eût dit qu'on voyait sommeiller les hameaux,
Et le Rhin, partageant ce suave bien-être,
Laissait dans ses flots bleux se mirer les coteaux.