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ET DE SES CONDITIONS. 137 borieuse des villes, le peuple salarié des fabriques, n'a pas pris part à ce bénéfice ; l'accroissement de la moyenne de la vie ne profile en rien aux classes pauvres ; on y meurt plus d'une fois plus vite que dans les classes aisées. Ainsi, à Mu- lhouse, d'après les curieuses recherches de M. Achille Pénot, les probabilités de la vie qui sont, pour les enfants de négo- ciants et de gens aisés, de 29 ans environ, ne sont que de 2 ans pour les enfants de l'industrie cotonnière. La moyenne générale de la vie a considérablement diminué dans celte ville, de 1812, où elle était de 25 ans 9 mois 12 jours, à 1827, où elle était descendue à 21 ans 9 mois (1). En An- gleterre, en Irlande et en Ecosse, c'est bien pis encore. Nous avons parlé, quelques pages plus haut, des belles préroga- tives physiologiques dont jouissaient jadis les habitants de ce noble pays. Voici l'état actuel : les habitants de Glensheil, dans les environs de la ville de Dundee, dit un rapport, se distinguaient autrefois de tous leurs voisins par la supériorité de leurs qualités physiques : les hommes étaient de haule stalure, robustes, actifs, courageux, et vivaient longtemps ; les femmes, avenantes et gracieuses, et les deux sexes pos- sédaient un goût extraordinaire pour la poésie et la mu- sique. Maintenant, hélas ! une longue épreuve de la pau- vreté, la privation prolongée de nourriture suffisante, de vêtements convenables, ont profondément détérioré cette race, qui était remarquablement belle (2). Nous souhaitons, pour l'honneur de la civilisation actuelle, que cette déchéance ne soit qn'un phénomène passager. Selon Haller, la sobriété est une des qualités qui distingue les centenaires : Nunc longe plerique eorum sobrii fuerunt (i) Buret. — De la misère des classes laborieuses, en France et en Angleterre, etc., t. I, p. 36o. (a) Report on the pauperism of Dundee, by Fullarton and Baird, p. 45.