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126 DE LA LONGÉVITÉ avant d'amener l'extinction finale, produisent des effets se- condaires; ceux-ci apparaissent dans le dessèchement des solides, l'appauvrissement des fluides, l'affaiblissement de l'exercice des forces du principe vital. Ces effets simultanés sont toujours gradués dans chaque homme, et dépendent de ces lois primitives. Mais cependant, il n'est pas douteux qu'ils n'exercent entr'eux une action réciproque ; que ces effets ne puissent être transformés en causes secondaires, dont l'influence peut accélérer ou retarder la mort. Ainsi, dit Bar- thez, le degré de la mobilité des solides et des fluides vivants, rend plus ou moins facile l'exercice des forces agissantes du principe vital, et favorise ou empêche la reproduction com- plète des forces radicales. Réciproquement, le degré de la conservation des forces vitales modifie diversement la mobi- lité de toutes les parties du corps ; il hâte ou éloigne le des- sèchement des organes, qui fait qu'ils cessent d'être des ins- truments convenables pour les fondions du principe vital. C'est ainsi que l'esprit de vie a des lois qui lui sont propres, par lesquelles il soutient et détruit le corps organisé qu'il anime ; et néanmoins que les conditions physiques, qu'il peut donner à la matière, l'y retiennent plus ou moins lié (1). Or, l'hygiène, qui a pour but de placer l'instrumentation, c'est- à -dire les organes au moyen desquels la force vitale se ma- nifeste et se déploie dans les conditions les plus favorables, peut ajourner fa venue de ces causes secondaires de destruc- lion. Lorsque le corps de l'homme est bien constitué, dit Buffon, il est possible de le faire durer quelques années de plus en le ménageant. Il se peut que la modération dans les passions, la tempérance et la sobriété dans les plaisirs contri- buent à la durée de la vie. L'ingestion d'aliments parfaite- ment salubres, la respiration habituelle d'un air pur, don- (i) Ouv. cil., p. 307.