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LE P. HONORÉ FABRI. 49 dans une question de ce genre, car le système de Copernic n'a rien de contraire à l'Ecriture, qui est une règle de foi et non de vérités naturelles. Ayant inspiré des hommes pour leur faire écrire les livres sacrés, le Saint-Esprit les a fait parler suivant l'opinion commune; il a eu le dessein de nous ren- dre fidèles et gens de bien, mais non point philosophes, astro- nomes, naturalistes. Que le soleil ou la terre tourne, le récit de Josué n'est infirmé en rien, car Josué, comme nous venons de le dire, devait parler un langage conforme aux idées reçues alors. S'il eût dit à la terre de s'arrêter, cet ordre eût semblé 1res ridicule; Copernic lui-môme ne disait-il pas, les astro- nomes ne disent-ils pas encore aujourd'hui : Le soleil se lève, se couche, approche, recule, etc ? Les incrédules ont cherché à déverser le ridicule sur l'Eglise, et ont attaqué l'infaillibilité du Pape, en publiant avec emphase que le souverain Pontife a- vait condamné Galilée, qui soutenait le système de Copernic. Heureusement, il est aujourd'hui prouvé par les lettres de Guicciardini et du marquis Nicolini, ambassadeur de Florence, tous deux amis, disciples et protecteurs de Galilée; par les lettres manuscrites et par les ouvrages de Galilée lui-môme, que, depuis un siècle, on en impose au public sur ce fait. Ce philosophe ne fut pas inquiété comme bon astronome, mais comme mauvais théologien, pour avoir voulu se mêler d'ex- pliquer la Bible. Ses découvertes lui suscitèrent, sans doute, des ennemis jaloux, mais c'est son entêtement à vouloir concilier la Bible avec Copernic qui lui donna des juges, et sa pétulance seule fut cause de ses chagrins. Il fu! mis, non pas dans les prisons de l'Inquisition, mais dans l'appartement du Fiscal, avec pleine liberté de communiquer au dehors. Dans ses dé- fenses, il fut question non point du fond de son système, mais de sa prétendue conciliation avec la Bible. Après la sentence rendue et la rétractation exigée, Galilée fut le maître de r e - tournera Florence. On doit ces renseignements à un protestant, 4