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28                             LE P.   SARRABAT.

l'écorce qu'elle montait, mais seulement par les fibres ligneu-
ses; aussi confirma-t-il, à l'aide de ses propres observations,
que des arbres peuvent vivre, quoique privés d'écorce et de
moelle. Il traita plusieurs autres questions de physiologie vé-
gétale, presque toujours avec succès. Nous ne trouvons qu'un
fait qui paraisse hasardé : c'est lorsqu'il dit qu'une branche
d'oranger entée en fente sur un pied de jasmin, qui abonde
 en moelle, porte des fleurs qui tiennent plus de la fleur de
jasmin que de celle de l'oranger. On ne peut expliquer cela
 qu'en pensant qu'on lui aura donné pour tel un jasmin
 d'Arabie. Il avait promis de continuer ses expériences sur
la végétation, mais sa mort prématurée l'empêcha proba-
blement de les publier.
    On trouve plusieurs articles du P. Sarrabat dans les Mé-
 moires de Trévoux : — Lettre en réponse aux objections sur
 son système des causes de la salure de la mer; janvier, 1730.
 — Lettre au P . Caslel contenant un essai sur l'union de
l'ame et du corps; décembre, 1730. — Lettre sur un trem-
blement de terre qui s'est fait ressentir dans le Comtat V e -
naissin, et sur les aurores boréales; juillet, 1731. — Ré-
ponse aux objections du P . Haulzein, jésuite allemand, con-
tre le système de la salure de la mer ; août, 1734. On lui doit
aussi quelques observations astronomiques; il découvrit, le
premier, à Nîmes, le 31 juillet, la comète de 1729, et il
s'empressa de la signaler à l'Académie des sciences (1). Per-
netli, qui était entré avec Sarrabat chez les Jésuites, nous a p -
prend qu'il était grand, d'une physionomie qui annonçait le
feu de l'élévation de son esprit, et d'un commerce fort doux ;
il n'avait jamais eu de passion que pour les sciences.
  Mercier de Saint-Léger, dans une noté manuscrite de son
exemplaire de Pernelli, conclut des paroles de cet écrivain

  (r) Uist. de   l'Académie.