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22 EXCURSIONS nos églises n'y est jamais d'accord avec le synchronisme mo- numenlaire adopté en Normandie, en Picardie, etc. Verjux a plusieurs fois, et notamment en 1842, expié les avantages de sa position fluviale, qui lui donne une terre d'al- luvion, une incroyable fécondité, une voie immense et facile pour l'exportation de ses produits. Ce beau pays, situé sur les bords de la Saône, à peu près au niveau ordinaire de ses eaux, a une église qui n'est point indigne d'une visite d'ar- tiste. Son clocher byzantin ne manque pas de noblesse ; il est terminé en flèche obtuse, et sa base carrée est percée de pe- tites baies à plein cintre, séparées par de gracieuses colon- nettes. Cet édicule me semble une copie parfaitement exacte du clocher de l'Ile-Barbe. — Traversons la Saône en bac pour visiter Gergy. Gergy doit être considéré comme la seconde capitale du canton de Verdun par l'importance de sa population, qui égale à peu près celle du chef-lieu. Ce village le dispute à la capi- tale par sa somptuosité rurale, son commerce, son activité, son industrie, la magnificence de ses habitations. Comme Demigny (canton de Chagny), il se subdivise en une foule d'é- carts ou hameaux, dont plusieurs très considérables. Les grandes lignes de l'horizon de Gergy, la beauté et la ferti- lité de son terroir lui donnent un splendide aspect. Ce village, autrefois habité par une nombreuse bourgeoisie, a conservé ce bon esprit et une politesse que la présence de familles bien élevées y avait développée. L'industrie pacifique des tuileries, le commerce des bois, l'activité fluviale, l'agriculture, la vigne, les prairies, les vergers, tout concourt à enrichir ce village, bien que cette bourgeoisie s'en soit en partie éloignée. L'é- glise, jadis priorale, de Gergy, est un type tellement curieux qu'il ne peul pas être esquissé, mais qu'il réclame les honneurs d'une monographie ; aussi les lui accorderai-je avec le plus grand plaisir ainsi qu'aux églises de Fontaine et de Lessard-