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468                         THÉORIE
eue l'admette pour sa vérité. Comme Dieu renferme tout ce
qu'il y a de réel dans les êtres créés, la borne et les imperfec-
tions supprimées, c'est à lui qu'il faut rapporter tout ce qui
dans notre intelligence est nécessaire et absolu. Ainsi l'idée de
cause a pour objet l'être infini qui a dans son essence la cau-
salité absolue; l'espace, le temps sont l'immensité et l'éternité
de Dieu! l'ordre absolu, c'est l'immutabilité de sa volonté fon-
dée sur sa sagesse infinie; le beau, c'est encore Dieu; c'est
l'infini manifesté par le fini.
    Dans un examen particulier de chaque idée de la raison,
M.Bouillier en cherche, d'abord l'idée antécédente, celle qui la
précède,qui l'évoque inévitablement,car, dans l'ordre chronolo-
gique ou de la connaissance, le fini est l'antécédent de l'infini;
dans l'ordre logique ou de la réalité, au contraire, le fini, qui
n'existe que par l'infini, a celui-ci pour antécédent. L'antécé-
dent de l'idée de cause infinie, par exemple, c'est la causebornée
que nous sommes puisée dans la conscience de notre activité.
L'école sensualiste du dernier siècle s'est toujours arrêtée
à l'antécédent, au fini où elle voyait le dernier terme de la
 connaissance.
    L'auteur ne néglige pas de déblayer le sol où il veut cons-
 truire, et, menant de frontla critique et le dogmatisme, ex-
pose et discute les plus célèbres opinions sur chaque idée de la
raison, sur le temps, sur l'espace, sur la libertèdeDieu, à propos
de l'idée d'ordre. C'est surtout de l'idée de bien absolu, na-
 guères méconnue et remplacée par celle de l'utile, qu'il s'at-
 tache à établir l'universalité contre les sceptiques de tous
 les temps qui font recueil des jugements contraires des hom-
 mes, s'emparent de toute superficielle dissidence pour con-
 clure ensuite de là à un dissentiment essentiel et radical. Le
 toi capita totsensus peut être vrai parfois quand il s'agit de
 goûts ou de couleurs, mais il ne dépend pas de nous de re-
 jeter tel principe, lors même qu'il nous condamne, mais la