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284 DE L'IDENTITÉ son enseignement le plus élevé. La forme seule change, mais le fond est le même. En effet, si j'ouvre le Catéchisme, à cette question : où est Dieu? je trouve cette réponse : Dieu est au ciel, sur la terre et en tous lieux. Or, dire que Dieu est partout ou bien que tout est en Dieu, c'est dire une seule et même chose. L'ubiquité do Dieu enferme sa participation avec toutes les créatures. Si Dieu est en tous lieux , s'il remplit tout l'espace infini, n'est-il pas évi- dent que rien ne peut être en dehors de lui, que tout est nécessai- rement en lui et qu'il est nécessairement en tout. Ainsi le caté- chisme à sa manière rend aussi hommage à cette grande et profonde vérité. Par des textes dont l'autorité est irrécusable, je viens de prouver que la parlicipation substantielle du Créateur avec les créatures, de l'infini avec le fini est un des principes fondamentaux de la théolo- gie chrétienne. Il faut le répéter, ou saint Jean, saint Paul, saint Clé- ment d'Alexandrie et presque tous les grands docteurs du christianis- me ont méconnu la portée de leurs expressions et non pas bien su ce qu'ils voulaient dire, ou ils ont dit précisément ce que nous-mêmes avons voulu dire et signifier. On ne peut l'entendre d'une autre ma- nière sans faire à la fois violence au sens et à la lettre, sans prendre la charge de changer l'interprétation de la plupart des Evangélistes et des Pères de l'Eglise, et des formules consacrées de la foi et du culte chrétien. Qu'enseigne l'école éclectique en général, et nous-même quels principes avons-nous développé dans ce livre? Il y a identité entre la raison qui nous éclaire et le verbe de Dieu, l'essence de la raison, c'est à dire de cette faculté par laquelle nous apercevons l'ab- solu ou l'infini, est l'essence de Dieu même présent en nous d'une ma- nière substantielle en vertu de son infinité; en vertu de cette même in- finité, Dieu est dans le monde, comme il est dans la conscience; il n'est pas tout entier dans son ouvrage, mais son ouvrage tout entier est en lui; il est distinct de la création, mais il n'en est pas séparé. Or, dans tous ces principes, il n'y a rien qui ne se trouve de la manière la plus explicite dans les plus pieux et les plus profonds docteurs de l'Eglise, il n'y a rien qui n'entre dans le symbole de la foi chrétienne, il n'y a rien que l'Église ne répète chaque jour dans son enseignement et dans ses prières, il n'y a rien enfin que chaque évêque n'ait juré de