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                             DE LA DÉSERTE.                              269
 sixième armée, à la dignité de lieutenant du roi, au gouvernement
de la ville_de;:Lyon, et du pays du Lyonnais, Forez et Beaujolais.
 Cette province, plus que nulle^ autre, avait besoin d'un homme de
conseil et d'exécution, non seulement parce qu'elle était la plus ex-
posée, mais encore parce que le maréchal de Saint-André, qui était
gouverneur, se trouvait retenu dans les armées par ses emplois.
Nery de Torveon gouverna donc en chef, et fut honoré des plus im-
portantes missions de l'état sous Henri II, François II, Charles IX
et Henri III. Ce fut à Zanobe de Quibly qu'il donna en mariage
Sibylle de Torvéon, sa fille (1) ; voilà comment Ml' e de Quibly se
trouvait être la nièce de M me de Chaponay, abbesse avant elle du
monastère de la Déserte.
    A l'époque où M me de Quibly devint abbesse de la Déserte, les
voûtes de l'ancienne église étaient crevées, le vieux tâtiment n'of-
frait rien d'habitable ; les rentes, les fonds, les droits de l'abbaye
étaient perdus. Quant au spirituel, nous apprenons d'une bulle d'Ur-
bain VIII (2) qu'il ne paraissait en rien que les Dames delà Dé-
serte eussent jamais vécu sous des règles approuvées dans l'Eglise,
ni qu'on y eût été en communauté dans leur monastère, ni qu'on y
eût gardé quelque espèce de clôture. Le vêtement que portaient ces
Dames ne les distinguait pas des femmes du siècle ; on ne savait si
elles étaient Religieuses ou non, puisque leur manière de vivre te-
nait plus de la congrégation séculière que du monastère. Tout ce
que les Dames avaient d'observances consistait à se trouver dans
l'église quand bon leur semblait, et sans y être séparées du peuple,


   (r) Zanobe de Quibly avait composé douze volumes d'oeuvres diverses, mais
il n'en publia rien.
   (2) Exponi nobis nuper fecenmt dilectœ in Christo filiîe, Abbatissa et mo-
niales monasterii moiiialium Beat* Mariae de la Diserte nuncupatœ, Lugdu-
nénsis, quod licet ex antiqua traditione conjiciatur monasterium hujusmodi sub
régula et instiluto sancti Francisci fundatum extitisse ; nulla tamen ab imme-
moriali tempore certa in eodem monasterio régula, necvita communis, neque
etiam clausura observata fuerit ; immo ipsse moniales nigro ac fere sseculari
habitu usa? sunt, et ad formam potius Congregationis, quam conventus hac-
tenus, etc. Romse, iS jan. ann. 1625.