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que des paroles sarcastiques on n'en vînt aux injures gros-
sières. La conférence se termina au milieu d'une inexpri-
mable, confusion. Mais ce dénouement plut au roi qu'il sau-
vait ainsi des dangereux artifices de son ennemi, sans le com-
promettre avec la cour de Rome, ni avec les parlements,
qui s'étaient constamment prononcés jusqu'alors contre la pu-
blication des actes du Concile de Trente.
   Cependant, le roi de Navarre, qui avait convoqué à La
Rochelle une assemblée de calvinistes pour aviser aux b e -
soins des circonstances, ne s'y trouvait guère moins embar-
rassé que Henri III à Blois. On l'accusait de tiédeur pour
la réforme, on lui refusait les subsides indispensables à la
conduite de la guerre, on censurait avec amertume la légè-
reté de ses mœurs, on menaçait de restreindre son autorité.
Henri s'efforça de diviser ou d'apaiser cette opposition dan-
gereuse; et, comme il avait intérêt à ce que les catholiques
ne le crussent pas attaché au calvinisme par des liens in-
dissolubles, ii détermina l'assemblée de la Rochelle à députer
aux États de Blois, pour demander au nom de tout le parti
calvinisle, la liberté de conscience qui lui avait été promise
par l'édit de Janvier 1562, la main-levée des biens saisis
pour cause de religion, et la convocation d'un concile na-
tional où les théologiens de l'ancienne et de la nouvelle re-
ligion pussent librement débattre tous les points controversés.
Ces demandes furent repoussées par les trois ordres, qui ne
se bornèrent pas à cette détermination. Persuadés que l'as-
semblée des calvinistes n'avait eu d'autre intention que de
différer la ruine du roi de Navarre pendant la vie de Henri III,
et de profiler de son avènement futur pour détruire la re-
ligion régnante , ils déléguèrent auprès du roi Guillaume
d'Avanson, archevêque d'Embrun , avec six autres députés
de chaque ordre, pour le supplier d'envoyer une armée en
Guienne, « afin que cette province fût purgée du chef des
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