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448              ÉTATS-GÉNÉRAUX DE 1 5 8 8 .

de ces princes à leurs attentats contre l'autorité royale. 11 lit
proposer ensuite aux Etals d'insérer dans leurs cahiers de
nouveaux articles sur le crime de lèse-majesté. Ces articles
partageaient en trois catégories différentes les auteurs de ce
crime. Les coupables de lèse-majesté directe étaient, punissa-
bles même après leur mort ; ceux de la seconde catégorie,
dans laquelle figuraient les malversaieurs des deniers publics,
les falsificateurs du sceau royal, les fabricateurs de fausse
monnaie, etc. encouraient la confiscation, sans que cette peine
passât à leur postérité ; les criminels de la troisième classe
étaient les fauteurs de réunions illicites, de prises d'armes
non autorisées, etc. Tous ces cas divers étaient spécifiés avec
soin. Despeisses et Laguesle, qui furent chargés de poricr ces
propositions aux Étals, rappelèrent que ces articles n'étaient
que la reproduction fidèle des cahiers des derniers Etals, el
la copie exacte des lois de Charlemagne sur le crime de lèse-
majesté ; ils insistèrent vivement sur leur adoption, el objectè-
rent que ceux qui rejèteraient ces dispositions se chargeraient
d'un soupçon de déloyauté envers le roi, et d'être mal af-
fectionnés à la manutention de l'état du royaume. Le but de
cette démarche était de préparer un fondement solide aux
 procédures que la cour se disposait à faire instruire contre
 les principaux ligueurs. Mais les trois ordres, revenus de la
 première stupeur où les avaient jetés les exécutions du 23
 et du 24 décembre, repoussèrent courageusement ces pro-
 positions, et délibérèrent qu'on s'en tiendrait aux anciennes
 ordonnances et aux coutumes des provinces.
   Dans une conférence des membres du tiers-étal avec les
cardinaux de Vendôme el de Gc-ndi, le garde des sceaux el
quelques autres personnages éminents, Bernard réclama avec
force la délivrance des députés captifs. Il remontra que les
Elats devaient être protégés par la foi publique et par les
promesses d'inviolabilité que le roi leur avait faites, qu'ils