page suivante »
DE L'ÉGLISE DE SAINT-PAUL DE VARAX. 131 d'une forme différente de la race humaine, et ne leur attri- buaient nullement celte immortalité qui semble être le pre- mier et le plus précieux apanage des dieux (1). Le faune ou satyre de notre bas-relief ne représente donc point, nous le répétons, le paganisme pleurant sa défaite. Ses gestes ne sont point ceux de !a désolation, mais d'une atten- tion bienveillante; sa taille aussi élevée que celle d'Antoine, prouve que le sculpteur n'a point cherché ù reproduire spé- cialement le monstre de la seconde entrevue qui était d'une petite stature; haud grandem homunculum. Enfin, il faut bien se résoudre à lire dans notre inscription HOCEBAT et non DOLEBAT ; quoique la forme singulière de la lettre C ait pu faire tomber dans cette erreur des personnes étrangères à la paléographie. Ce C est en effet carré, ainsi qu'on le faisait souvent avant le XIII e siècle ; et l'on s'en se- rait aperçu tout de suite, si l'on s'était donné la peine de déchiffrer les inscriptions de la façade de la même église, où cette lettre a toujours la même forme. Maintenant, on ne manquera pas, sans doute, de nous faire cette objection : Si la scène choisie pour orner la petite porte de l'église de Saint-Paul de Varax est bien la rencontre d'An- toine avec l'Hippocenlaure, pourquoi le sculpteur du bas- reliéf et le graveur de l'inscription qui l'accompagne, ont- ils représenté un faune ou satyre qui semble devoir se rap- porter à la seconde entrevue? On ne doit pas l'oublier, le sens du bas-relief et de l'ins- cription appuyé l'un par l'autre n'est susceptible d'aucune autre interprétation que celle que nous avons donnée; il importe donc peu qu'il se soit glissé une exactitude dans (r) PLINE, liv. V, ch. S. Le livre des Chroniques. Nuremberg, pag. 12.