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308 CHEMIN DE FER construction du chemin de Ghalons à Lyon. Cet ajournement, en effet, donne un avantage réel au tracé par Saint-Etienne et Orléans. Déjà le prolongement du chemin de fer d'Or- léans à Vierzon a été proposé par un récent projet de loi; déjà , si l'on en croit la rumeur puhlique, de puissantes sol- licitations ont demandé que ce prolongement soit continué de suite jusques à Moulins. Or, vingt lieues à peine séparent Mou- lins de Roanne, et Roanne est reliée à Lyon par un chemin de fer. L'ajournement du chemin de Ghalons à Lyon peut donc donner au chemin par Saint-Etienne, Roanne et Orléans le temps de s'exécuter complètement, et d'accaparer le mou- vement de la circulation entre le nord et le midi de la France. Si cette éventualité se réalisait, et l'on vient de voir com- bien elle a déjà progressé et combien elle progresse encore vers une prochaine réalisation, les intérêts et la prospérité de la ville de Lyon seraient gravement compromis. Le commerce de transit et d'entrepôt que Lyon exploite maintenant, au grand avantage de tous, se diviserait entre Givors et Gha- lons. Ces deux villes se trouveraient placées alors le plus favorablement possible pour intercepter et pour retenir à leur profit les marchandises qui naguères affluaient dans l'an- cienne capitale des Gaules. Lyon verrait décroître son anti- que splendeur ; elle s'éteindrait peu à peu dans le découra- gement et le marasme, pendant que deux villes d'un ordre bien inférieur s'enrichiraient de ses dépouilles. Ce ne serait pas seulement au commerce d'échange et de transit de la ville de Lyon que ces funestes conséquences de l'ajournement du chemin de fer de Lyon à Chalons porteraient dommage, les industries lyonnaises en ressentiraient aussi la nuisible influence. Il y a, eu effet, dans le mouvement d'une circulation active, un principe de vie et d'énergie, il y a dans ce va et vient incessant des étrangers qui affluent dans une