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                    ÉTATS-G15NÉRAUX DU 1 5 8 8 .              V25

députés du tiers-étal étaient disposés tout à l'enlour dans l'en-
ceinte des barrières.
   Le roi lit l'ouverture des Etals par un discours grave et
éloquent, dans lequel il traita du maintien de la religion, du
soulagement des peuples et de la réforme des abus. Il déve-
loppa cette idée que l'institution des Etals-généraux, loin de
nuire à la puissance de celui qui gouverne, ne servait, au
contraire, qu'à l'étendre et à la fortifier. Il déclara avoir mar-
ché toujours avec zèle et d'un bon pied à l'extirpation des
hérétiques, « n'étant point, dit-il, de plus superbe tombeau
où il pût s'ensevelir que dans la ruine de l'hérésie. »
   L'attention religieuse avec laquelle le roi était écouté re-
doubla lorsqu'il entretint en ces termes l'assemblée des fac-
tions et des complots qui menaçaient son trône :
   « Je n'ai point de remords de conscience des brigues ou
menées que j'ai faites, et je vous en appelle tous à témoin
pour m'en faire rougir comme le mériterait quiconque aurait
usé d'une si indigne façon que d'avoir voulu violer l'entière
liberté tant de me remontrer par les cayers tout ce qui sera
à propos pour confirmer le salut des particulières provinces
de mon royaume, qu'aussi d'y fairecouler des articles plus pro-
pres à troubler cet Etat qu'à lui procurer ce qui lui es! utile.
   « Aucuns grands de mon royaume ont fait telles ligues
et associations : mais, témoignant ma bonté accoutumée, je
veux bien mettre sous le pied, pour ce regard, tout le passé;
déclarant dés à présent et pour l'avenir atteints et convaincus
du crime de lèse-majesté ceux de mes sujets qui ne s'en dé-
partiraient ou qui y tremperaient sans mon aveu : c'est en
quoi je m'assure que vous ferez reluire votre fidélité. »
   Le roi adjura, en finissant, les députés de s'unir et de se
rallier à lui pour combaltre les désordres et la corruption de
l'Etat, en n'apportant dans cette entreprise, à son exemple,
que le seul désir Mu salut universel.




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