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»26               ÈTATS-GÉNÉRAUX DE 1 5 8 8 .

    Henri termina sa harangue en ces termes: « Je veux me lier
parserment solennel sur les saints Évangiles, et tous les princes,
seigneurs et gentilshommes qui m'assistent dans cet office
 avec tous les députés de mes Etats, participant ensemble au
 bienheureux mystère de notre rédemption, d'observer toutes
 les choses que j'y aurai arrêtées comme lois sacrées; sans me
 réserver à moi-môme la licence de m'en départir à l'avenir,
 pour quelque cause, prétexte ou occasion que ce soit, selon
 que je l'aurai arrêté pour chaque point.... pour être fait le
 semblable tant par les ecclésiastiques et la noblesse que le
 tiers-état, avec déclaration que qui s'y opposera sera atteint
et convaincu du crime de lèse-majesté.
    « Que s'il semble qu'en ce faisant je me soumette trop
volontairement aux lois dont je suis l'auteur, et qui me dis-
 pensent elles-mêmes de leur empire, et que, par ce moyen,
je rende la dignité royale aucunement plus bornée et li-
mitée que mes prédécesseurs, c'est en quoi la vraie générosité
du bon prince se connaît, que de dresser ses pensées et ses
actions selon la bonne foi et de se bander de tout à ne pas la
 laisser corrompre, et me suffira de répondre ce que dit ce roi
 à qui on remontrait qu'il laissait la royauté moindre à ses
 successeurs qu'il ne l'avait reçue de ses pères, qui est qu'il la
 leur laisserait beaucoup plus durable et plus assurée. »
  La harangue de la couronne excita de longs et bruyants
applaudissements. Cependant quelques passages avaient cho-
qué les ligueurs les plus avancés, et l'on remarqua que le duc
de Guise s'était trouvé près de perdre contenance en enten-
dant les paroles par lesquelles Henri s'était exprimé d'une
manière si nette et si résolue sur les associations séditieuses.
  Le garde des sceaux Montholon prit la parole après le
roi, et prononça un discours un peu diffus, mais sage et me-
suré, sur l'institution des Etals-généraux et sur les bienfaits
dont la monarchie leur était redevable. Il adressa à la no-