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398                           BIBLIOGRAPHIE.
nom dans la science et des souvenirs aux amis de l'humanité, se succédèrent
dans ce poste d'honneur où se rencontrèrent parfois aussi des hommes moins
brillants mais toujours également dignes de reconnaissance et de respect.
M. Pointe a su louer chacun suivant son mérite ; justice a été rendue à tous;
aussi ne saurait-on trop applaudir à l'heureuse idée qu'il a eue de replacer,
sous les yeux du public qui oublie si vite, cette galerie de portraits remar-
quables, retraçant les gloires les plus pures de la médecine lyonnaise.
   La seconde pièce est l'Eloge de Jean Janin de Combe-Blanche, maître en chi-
rurgie, né à Carcassonne en I 7 3 I , mort à Lyon en 1811. On sait que ce
chirurgien jouit d'une certaine réputation comme oculiste. Il publia divers
écrits. En correspondance avec Voltaire, Euffon, Vicq d'Azyr, Van-Swieten et
Cabanis, il vécut surtout dans l'intimité de Thomas, de l'Académie française,
qui fit de jolis vers à sa louange. M. Pointe, possesseur des originaux d'une
partie des lettres adressées à Janin, reproduit le billet suivant de Voltaire,
écrit pour le remercier de l'envoi qu'il lui avait fait de son ouvrage sur les
Inhumations précipitées.
                                                   7 juillet 1773.

   « Le vieux malade de Ferney, qui sera bientôt enterré, et qui ne sera pas
enterré vivant, puisqu'il est déjà à moitié mort, remercie Monsieur Janin du
service qu'il a rendu au genre humain, et l'assure de l'estime la plus sincère
et la mieux méritée. »
                                                            VOLTAIRE.


    La troisième notice est consacrée à un homme dont le souvenir est encore
bien cher à notre cité, Jean-Baptiste Desgranges, né à Mâcon en 1751, mort
à Lyon, sa patrie adoptive, le 23 septembre I 8 3 I . Desgranges fut non seu-
lement un habile médecin, un écrivain distingué, mais aussi un citoyen utile,
un ami vrai de l'humanité. C'est lui, bien jeune encore, en 1785, qui obtint
la suppression des crieurs du réveil-matin, dont l'existence, qui remontait à la
plus haute antiquité', n'en était pas moins compromettante pour le repos et
la santé des habitants, ainsi que pour le rétablissement des malades. C'est lui
qui obtint aussi des améliorations importantes dans l'organisation des secours
à donner aux noyés. Ce fut aussi à ses pressantes sollicitations que l'on dut
l'interdiction, si nécessaire, de ces hideuses exhibitions sur la voie publique
des affections épileptiques et de certaines difformités, infirmités, monstruosités
même, de nature à impressionner dangereusement les femmes enceintes.
Desgranges, homme de cabinet en même temps que l'un des praticiens les
plus répandus de la ville, a laissé une foule d'écrits remarquables dont plu-
 sieurs furent couronnés par les sociétés savantes.