page suivante »
1)K LA RESTAURATION DE L ' É G L I S E DE ST-JEAN. 389 a malheureusement essayé jusqu'à ce jour de restaurer les mo- numents de l'art ogival. Nous ne saurions trop applaudir à une résolution aussi généreuse. Toutefois, de pareils travaux ne sauraient être abordés sans les plus grandes précautions- Il faut se rap- peler que toutes les modifications apportées à des œuvres sur lesquelles des siècles plus fervents ont laissé l'empreinte de leur foi et de leur poésie, par des hommes à qui, il est vrai, le sens de l'art chrétien était resté inintelligible, ne se sont trouvées, après tout, que des bévues d'une grossièreté plus ou moins monstrueuse. Le premier changement que s'est hâtée de faire l'ad- ministration, a été appliqué a la grosse cloche, dont nous avons tous si longtemps admiré l'effet sublime. Ici, nous le croyons, comme dans toutes les réparations dirigées dans des vues d'économie et d'industrie, on a complètement échoué. La question qui se présenterait en premier lieu, ce serait de savoir s'il était réellement besoin d'une réparation quelcon- que. Il a été dit, à la vérité, que le battant avait fini, à la longue, par creuser assez profondément la paroi de la cloche, pour devoir être, sans plus tarder, placé dans un autre sens. Nous ne discuterons pas un fait dont nous ne nous sommes pas assuré. Il était, toutefois, certain que le battant, se trouvant maintenant en contact avec le métal, dans une étendue bien moins considérable, que lorsqu'il en- trait en partie dans la paroi, le son devait être inévita- blement diminué. Cependant, ce qu'il y a de fâcheux, c'est moins la diminution des sons, s'il y en a une, que leur inégalité et la précipitation avec laquelle les coups sont ré- pétés. La vibration est arrêtée jusqu'à l'instant de sa for- mation, et il suit de là que le sqn de la cloche se trouve privé de la plus grande partie de son caractère de grandeur et de solennité.