page suivante »
158 HISTOIRE justesse de logique sur l'interprétation des Ecritures et sur la tradition. « Les hérétiques, dit-il, quand on les convainc par l'Ecriture, accusent l'Ecriture de n'être pas juste ou de ne pas être une autorité, parce qu'elle renferme plusieurs décisions différentes sur le même point, et parce que ceux qui ne connaissent pas la tradition n'y peuvent pas trouver la vérité Si, après cela, nous les renvoyons à la tradition qui nous vient des Apôtres, et qui a été conservée dans l'E- glise par la succession des évêques, alors ils contredisent la tradition et soutiennent qu'ils sont plus sages non seule- ment que les évêques, mais encore que les Apôtres, et que ce sont eux qui ont trouvé la pure vérité ; d'où il suit qu'ils ne sont d'accord ni avec l'Ecriture, ni avec la tradi- tion (1). Tous ceux qui veulent connaître à fond la vérité peuvent trouver, dans chaque église, la tradition des Apô- tres telle qu'elle a été révélée au monde entier, et nous pouvons énumérer ceux qui ont été placés par les Apôtres comme évêques sur les églises , et jusqu'à nos jours leurs successeurs, aucun desquels n'a jamais connu ni enseigné aucnne des choses que ces hérétiques nous racontent. Car si les Apôtres avaient connu encore quelques mystères ca chés dans lesquels ils auraient instruit en particulier, et sans la connaissance des autres, les personnes qui tendaient à une haute perfection, ils auraient, à plus forte raison, ensei- gné ces mystères à ceux à qui ils confiaient le soin des Eglises (2). » Pour enseigner, il faut un mandat, tout ainsi que, pour représenter un prince, il faut une lettre de délé- gation. Où sont les mandats des Hérétiques, des Réformés, proscrits par l'Eglise à laquelle ils appartenaient? Le raison- nement de saint Irénée sera toujours celui de l'Eglise catho- lique ou universelle. Au 18 e chapitre du IVe livre, saint Irénée parle admira- (i) nr, 2. (2) III, 5.