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                        DE SAINT IRÉNÉE,                        159

blement de l'oblaliôn eucharistique, et le docte Mœlher,
dans sa Patrologie, a fait une magnifique et profonde expo-
sition de la doctrine d'Irénée sur la corrélation du corps et
du sang de Jésus-Christ à la divinité du Verbe, et récipro-
quement. Ici, nous serons amené à dire un mot d'un mo-
nument chrétien, découvert à Autun, il y a quelques années,
et auquel on assigne pour date le III e siècle, si encore il n'est
pas plus ancien. La ville d'Auguslodunum (Aulun, par con-
traction), appartenait à la Gaule lyonnaise. Dans le temps
de la persécution endurée à Lyon par les chrétiens, il ne se
trouvait peut-être pas beaucoup de disciples de Jésus-Christ
à Augustodunum, ou bien ils s'y tenaient alors plus cachés ;
m a i s , après cet é v é n e m e n t , il y exista quelques familles
chrétiennes, ce qui résulte assez des Actes de saint Sympbo-
rien. L'inscription trouvée à Autun présente toute la simpli-
cité antique de ce récit, et vient confirmer la doctrine de
saint Irénée sur l'Eucharistie. C'était la coutume des Chré-
tiens de célébrer la mémoire des trépassés, au jour anniver-
saire de leur mort ; ou communiait ce jour-là ; on portait
en leur nom une offrande à l'autel, comme s'ils eussent été
encore membres de l'Eglise, et l'on faisait entrer dans l'orai-
son une prière pour l'a m-s du défunt; la mémoire de ceux
qui avaient euduré le martyre était également célébrée; le
jour de leur trépas était considéré comme un jour de nais-
sance à une glorieuse et immortelle vie ; on s'assemblait sur
leurs tombeaux, et l'on y offrait le saint Sacrifice dans le sen-
timent d'une perpétuelle communion avec eux.
  Voilà ce que nous semble rappeler l'inscription découverte
à Autun; elle est en vers hexamètres et pentamètres ; les cinq
premiers donnent en acrostiche le mot t^ôv? (poisson) qui,
dans ses cinq lettres grecques , renferme les initiales des
mots irtaovç (Jésus), Xpiaroç (Christ), ©sou (de Dieu), uïoj
(Fils), 2«Twp (Sauveur). Les premiers chrétiens s'appelaient
Sauveur fils du poisson , à cause de l'adoption de ce symbole
mystérieux, par lequel ils se désignaient, e u x , enfants de