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                  DE SAIOT-JULIEN-SUR-BIBOST             389

   Nous ne croyons pas que cette particularité ait été
signalée jusqu'à présent sur les monnaies d'or de Louis
d'Anjou.
   Ce trésor était renfermé dans un vase de terre grossière
et calcinée, haut d'environ 12 centimètres, à fond hémi-
sphérique, à bord rabattu et muni d'une anse. Le tout était
enterré à trente centimètres environ sous le sol d'un clo-
cher, ancienne tour carrée, qui paraît avoir servi de défense
et contre laquelle avait été appliquée une église dont il ne
reste que deux cloches datées de 1534 et une ouverture
ogivale encastrée dans la façade de l'église actuelle. Cette
tour menaçant ruine, on dut la démolir, et c'est pendant ce
travail que fut exhumé le petit trésor dont le prix sert à
élever le nouveau clocher.
   On pourrait croire au premier abord que ces pièces ont
été enfouies sous le règne de Charles VII, au moment où
les Grandes Compagnies ravageaient les vallées de l'Azergues
et de la Brevenne ; cependant, l'absence de monnaies
frappées sous Charles VII et vers la fin du règne de
Charles V, le petit nombre relatif de celles qui portaient une
marque d'atelier, l'absence de monnaies frappées à Lyon,
où l'atelier royal ne fut pas transféré avant 1415, leur
parfait état de conservation, tout nous incline à penser
qu'elles ont été confiées à la terre sous Charles VI pendant
la guerre de Cent ans. A cette époque les bandes anglaises
sont arrivées assez près de Lyon ; elles ont assiégé Anse
près de Villefranche ; c'est à leur approche que l'on a dû
enfouir le trésor récemment découvert à Saint-Julien-sur-
Bibost.

                                        D r E. PONCET.


    K° C — Décembre itfm.                           T~