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                        NOTES DE L'ABBÉ RANCHON                        323

     La misère est grande à Lyon et en campagne par la cessation
     des fabriques. Cependant il existe un luxe de part et d'autre
     qui n'annonce point de misère. L'histoire des événements
     arrivés en 1789 et 1790 sera très intéressante. La nation
     française semble devoir prendre un essor inattendu ; la
     noblesse et le clergé sont consternés ; il a fallu du désordre
     pour ramener l'ordre-
        Septembre 1790. Les vins sont hors de prix ; le vieux se
     vend 30 livres l'ânée, les vignes promettent peu. Les offi-
     ciers municipaux de S1 Cir ont imposé leur curé à 180 livres
     7 sols sur les rolles des tailles de la présente année 1790,
     somme exorbitante. Les curés voisins ne sont imposés qu'à
     de petites sommes pour leurs congrues. Le curé de S' Cyr
     entend se pourvoir par devant le directoire du département
     de Lyon et obtenir justice.
        En décembre 1790, les aristocrates de la ville de Lyon,
     d'accord avec ceux des différentes provinces, ont tenté une
     contre-révolution dans la ville de Lyon, qui aurait eu lieu,
     si les personnes corrompues par argent n'eussent fait leur
     déclaration à la municipalité de Lyon, la veille de l'assaut
     projeté. Le S r Guillin de Pougelon, avocat à Lyon, avec
     deux autres seigneurs de village, ont été arrêtés et conduits
     à Pierre Encise, comme chefs de la dite contre-révo-
     lution (2). On attend des ordres de l'assemblée nationale.
     Toute la ville est armée, jour et nuit, pour prévenir les
     incendies projetés.
       A compter du premier jour de Tan 179 \, les curés ne


        (2) Le complot royaliste fixé au 13 décembre 1790, d'ailleurs très
     mal organisé, fut dévoilé avant son exécution. Il fut cause de l'arres-
     tation de Guillin de Pougelon, Tenouet, d'Escars et du comte d'Es-
     grigny.




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