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SUR LE BEAUJOLAIS 313 Les traits et tout le personnage expriment beaucoup de grâce et de noblesse. La figure et la main gauche, qui est seule visible, sont habilement peintes. De chaque coté, un ange à genou tient un cierge allumé. Le fond est une tapisserie, dont la bordure porte, plusieurs fois répétée, la lettre initiale du nom de la Sainte, et un portique qui laisse apercevoir, entre les colonnes, un paysage lointain. La partie inférieure du tableau est divisée dans sa largeur en trois compartiments. Celui du milieu, le plus grand, représente le supplice de sainte Catherine. La martyre à genou, les mains jointes, est prête à recevoir le coup que le bourreau se dispose à lui porter. Dans le fond, l'empereur Maximim, vêtu comme dans le grand panneau, entouré de plusieurs personnages, est pré- cipité à bas de son cheval, vaincu lui-même par la constance de celle dont il n'a pu dompter ni la foi, ni la vertu. Dans deux petits compartiments carrés, à droite et à gauche de cette scène, on voit cinq personnages, deux à gauche, trois à droite, à genou, les mains jointes, vêtus de surplis et d'une sorte de camail ou chasuble à franges. Ce sont les cinq Catherins ou chapelains de sainte Catherine, sans doute les donateurs du tableau. Le nom de chacun d'eux est au-dessous : à gauche, Bruchet, Gillin ; à droite, Polloce, Delorme, Sarrazin. Ces cinq petites figures sont peut-être ce qu'il y a de plus remarquable dans le tableau. A voir leurs traits bien caractérisés et diversement expressifs, le soin que l'auteur a apporté à rendre la physionomie propre de chacun, on est convaincu que ce sont là des portraits. Ce tableau était, sans contredit, l'un des plus beaux orne- ments de l'église collégiale de Beaujeu. Il n'en est pas question dans les procès-verbaux de la visite de 1784, et