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306                  NOUVELLES ÉTUDES

denier de servis contre les emphytheotes et seigneurs qui
en sont redevables. »
   D'autres causes plus générales avaient, à diverses époques
exercé leur influence désastreuse. Aux xve et xvie siècles, le
Beaujolais n'avait pas été à l'abri des ravages engendrés par
les guerres, les maladies contagieuses et autres calamités
publiques qui semaient partout la ruine, et ensuite des-
quelles de lourdes impositions furent établies sur les biens
du clergé. L'obligation imposée en 1680 par Louis XIV à
tous les Chapitres de fournir une pension annuelle de
300 livres, appelée portion congrue, c'est-à-dire convenable
et suffisante, au curé de chaque paroisse où la dîme leur
appartenait, vint encore faire une brèche considérable dans
la fortune déjà fort diminuée du Chapitre de Beaujeu. En
vain, chercha-t-il à éviter cette nouvelle charge, en soute-
nant de nombreux procès ; ses efforts furent inutiles. Il dut
céder et se vit obligé de payer annuellement aux curés et
vicaires de différentes paroisses une somme qui, à l'époque
 de h Déclaration, s'élevait au cinquième de son revenu brut.
   Ces diverses causes de diminution des revenus du Cha-
pitre de Beaujeu ne lui étaient pas spéciales, et l'état
financier où il se trouvait à la veille de la Révolution n'était
ni meilleur, ni pire que celui de beaucoup d'autres éta-
blissements ecclésiastiques.
   Au cours de la discussion qui précéda la confiscation des
biens du clergé, dans la séance du 10 octobre 1789,1'évêque
d'Autun évaluait les revenus de ses biens à 70 millions.
Le 18 décembre de la même année, Treilhard en portait la
valeur en capital à 4 milliards ; mais outre que ce chiffre
a été très contesté, il y comprenait les bâtiments, les
églises, les chapelles, et tous les objets affectés au culte,
qui étaient des richesses improductives. Dans la seule ville