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LE BEAUJOLAIS 301
au sommet d'une montagne escarpée, dominant la ville au
sud, où Ton voit les ruines d'un château fort, quelques
pauvres masures et les restes d'une enceinte formée par des
murs en terrasse.
Le château des sires de Beau jeu, démoli en 1611, au
temps où la Royauté se grandissait sur les ruines de la féo-
dalité, avait vu lui survivre les bâtiments du Chapitre,
fondé au xie siècle par ses maîtres, à l'abri de ses murailles,
ainsi que l'église collégiale de Notre-Dame.
Le Chapitre de Beaujeu fut supprimé quelques années
avant la Révolution, après avoir été pendant près de huit
siècles un centre intellectuel pour toute la région Beaujo-
laise.
Il ne reste presque rien aujourd'hui des bâtiments du
Chapitre, et rien absolument de l'église collégiale de Notre-
Dame, qui, au dire de Louvet « était fort belle et d'une
admirable structure ». Sa destruction accomplie en 1793
fut si complète, que le souvenir ne s'est même pas con-
servé dans la mémoire des habitants de son emplacement
exact et de son orientation. Mais ce que l'on retrouve de
débris dispersés chez quelques particuliers, de statues ou de
tableaux ayant servi à sa décoration, suffit à faire regretter
la disparition d'un monument où tant de générations avaient
accumulé les riches témoignages de leur foi religieuse.
M. l'abbé E. Longin a entrepris de dépouiller aux
archives du département du Rhône, le fonds du Chapitre de
l'église collégiale de .Notre-Dame de Beaujeu. Les dépôts
d'archives départementales formés des dépôts particuliers
sauvés de la destruction révolutionnaire, sont une carrière
à peine exploitée de matériaux précieux pour l'histoire des
provinces, de documents originaux propres à éclairer le
passé de tant d'institutions disparues. Mais pour les y