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286                  LOUIS XIII ET RICHELIEU

quelque sentiment d'esmotion. Il avait pris de la ptisane
deux jours auparavant qui l'avait extresmement purgé, parti-
culièrement de colles et matières bruslées, dont M. Bouvart
a eu grande joye. Ce qu'il a eu a esté sans rigueur, sans
horreur, et la chaleur si peu grande et le poux si peu esmeu,
quoy qu'elle ait duré plus de quatre heures, que si, au cas
que la fièvre doive revenir, elle est semblable, on pourrait
bien dire asseurément que le mal serait extresmement léger
et de peu de durée. Sa Majesté nous a dit qu'elle avait eu
plusieurs fois pareils accidents. Qu'au dernier voiage il s'en
sentittoute une nuit et un autre jour encore. Devant qu'il
se purgeast, il se trouvait quelquefois pesant deux heures
après son disner, mais cela n'avoit aucune suite, et estoit
après le plus gaillard du monde. J'espère, avec l'aide de
Dieu, que cette indisposition ne sera pas longue (19). »
   Et le 20 juillet : « Madame, je dépesche ce porteur en
diligence à Vostre Majesté pour l'advertir que ce n'estoit
pas sans raison que M. Bouvart avait jugé que l'accès de
fièvre que le roy avait eu n'auroit point de suite, parce que,
par la grâce de Dieu, il n'en a eu aujourd'huy aucun sen-
timent. Le dit sieur Bouvart dit que cet accez qui a travaillé
Sa Majesté n'estoit qu'une esmotion causée par la purgation
qu'on luy avoit donnée qui a esmeu les humeurs. Il n'im-
porte pas tant d'en rechercher la cause comme on a àjouer
Dieu, ainsy que je fais de tout mon cœur, de ce qu'il luy
a pieu en faire cesser Testât... (20). »,
   Richelieu ne donne pas à la reine seule des nouvelles
détaillées de la santé du r o i ; le 23 juillet il écrit à
La Valette, archevêque de Bordeaux, alors à l'armée

  (19) AVF.NEL. Id. 768.
  (20) AVENEL. Id.   77I.