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BÉREKGER DE LA TOUR 233 S'introduisent partout, se croient partout chez elles, Sous prétexte que Dieu leur a donné des ailes. (La Mouche.) Voici la Moschéïde maintenant : . La Mousche va par tout Au cave Monde à l'un et l'autre bout : Par tout elle entre et y faict ses allarmes, Partout aussi elle porte les armes, Et ne craint point aller et ça et là , Soit jour, soit nuict, La mousche va descouvrir deux pôles, Forçant les vents avecque ses espaules. Elle traverse et la France et l'Espaigne, Les eaux avec où le soleil se baigne Devers le soir quand il veut despartir Et vient le feu du clair jour amortir. O misérable et sans aucun mérite, C'est le Royanme où la mousche n'habite. Sa magesté faut certes qu'on présume N'estre poinct là , car elle ha de coustume Entrer aux lieux superbes où les Roys Demeurent, voire en leurs conseils estroictz : Et n'y a prince au monde si notable Qu'elle ne soit vis à vis à sa table Première assise, et qui sa main advance Première au plat et en faict la créance, Première boit, se baigne, et noue encor A son plaisir dedans leurs tasses d'or : Et quand lui plaict, pour esbat, elle monte Dessus leur front, ou d'une alleure prompte Va sus les pliz gravez par la menace, Pliz que l'amour en un moment efface, D'illec hastive après se despartant, Les dames suyt, auquelles despart tant De ses faveurs qu'à leur bouche elle engrave Ses doux baisers N» 4 . - Octobre 1891. ï7