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 I9O                   BERHKGl-R DE LA TOUR

           Seul je combas, en force me surpasse
           Ores l'espoir, et quelquefois le doute :
           Seul en mon lict, je contemple ma Toute
           Et en cela doucement je trépasse :

           Seul m'est advis luy parler en dormant,
           Seul suis marry, du songe qui me ment
           Briesvement seul, j'aime estre solitaire :

           Je ne pourroy aussi m'accompaigner
           Tousjours l'amant veut des gens s'esloigner
           Tousjours l'amour contempler et se taire (4).


   Il ne nous paraît pas possible de supposer que .tous ces
vers, brûlants d'amour, parus en 1558, n'aient pas été
inspirés par celle qui devint, en 1559, madame Bérenger
de la Tour.
                                            Henry VASCHALDE.
       (A suivre.^)


    (4) Laurent Joubert, célèbre médecin, naquit à Valence, le 6 décembre
 1529. En 1550 il se rendit à Montpellier pour y étudier la médecine.
Reçu bachelier l'année suivante, il fut envoyé, selon l'usage d'alors,
dans une autre ville pour s'initier à la pratique de son art. Il se fixa
d'abord à Aubenas, puis à Montbrison, où il se lia avec le célèbre
jurisconsulte Papon. Après avoir visité successivement les Universités de
Padoue, de Ferrare, de Bologne, de Turin et de Paris, il revint à Mont-
pellier pour y recevoir le diplôme de docteur (1558). La chaire d'ana-
tomie étant devenue vacante par la mort du savant médecin Rondelet,
son premier maître, il fut nommé professeur (22 mars 1567). En 1569,
quoiqu'il professât la religion prolestante, il fut attaché, en qualité de
chirurgien, à l'armée royale, commandée par le duc d'Anjou. En 1573,
il fut élevé à la dignité de chancelier de l'Université. Ce fut en revenant
de Toulouse, où il était allé voir des malades, qu'il mourut à Lombers
(Tarn), des suites d'une dyssenterie grave, le 21 octobre 1582.
(Rochas. Biographie du Dauphinè.)