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BÉRENGER DE LA TOUR 187
Bérenger se disposait à se marier, quand il fit paraître,
en 1558, ses poésies chez l'imprimeur Granjon. Voici ce
qu'il dit de sa Toute (sa future qu'il allait épouser quelques
mois après, le 14 mai 1559) :
Si tu me dois (Albenas) quelque chose,
Pour eslever ton nom en plusieurs lieux (3)
Jadis couvert par le temps oblieux
Ainsi qu'un mort qui soubz terre repose :
Prépare toi je te prie, et dispose
Pour recevoir mo'n bien plus précieux,
Où tout l'honneur qu'on peut tirer des deux
Avec l'ardeur et mon amour est close :
J'enten ma Toute, elle vient, la voilà :
Mais en visant à la beauté qu'elle ha,
Fay que tes yeux pénètrent jusqu'à l'âme :
Et lors (esprit et si rare bonté)
Confesseras heureuse estre la flamme,
Que m'ha ainsi vaincu et surmonté.
Nous n'hésitons pas à présenter hypothétiquement Mar-
guerite (Isabelle) de Marnas, comme la muse de Bérenger
de la Tour, celle dont il a dit :
A cette voix sainctement charmeresse
Mon cueur se fend par ardents tourbillons
Meu des vertus de mon enchanteresse.
Dans ses Vers épars, nous avons compté une quinzaine
de pièces, sonnets ou billets rimes consacrés à célébrer les
(3) Bérenger de la Tour, dans cette adresse à sa ville natale, doit
faire allusion à l'Histoire du Vivarais qu'il préparait.