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 126                HISTOIRE D'UNE CHARTE

   Quant à la cité bourgeoise, comme la ville de Pont-
d'Ain, il en était autrement, elle se développait, s'agran-
dissait même, à l'abri de l'autorité royale.
   Et quel singulier rapprochement ! nous voyons en 1789
le marquis de Grollier (qui malgré cette généreuse initiative
périt plus tard sur l'échafaud en 1793), faire en sa qualité de
député de la Noblesse de la Bresse et du Bugey, une renon-
ciation publique à tous les privilèges et exemptions dont il
avait joui jusqu'alors.
  Ainsi c'était le successeur des Coligny, des ducs de
Savoie, le marquis de Treffort, le Seigneur de Ponl-d'Ain,
qui abandonnait ses privilèges, ses droits seigneuriaux et se
mettait pour les impôts au même rang que ces bourgeois
dont les franchises reconnues par la charte de 1319 avaient
amené avec le temps un pareil résultat.

    En résumé, ainsi que l'ont observé les auteurs des recher-
 ches récentes sur l'affranchissement des communes, pendant
 que la commune indépendante s'organisait et s'agitait, la
 cité bourgeoise à l'aide d'efforts, de patience, de temps,
 finissait par acquérir les libertés primordiales qui ont été la
 base des libertés politiques.
    La ville bourgeoise qui avait manifesté son existence déjà
avant la commune proprement dite, lui succéda et s'agrandit
 même au moment où celle-ci disparaissait.
    C'est elle qui a développé les progrès de la classe popu-
laire et qui a affirmé l'existence du tiers Etat.
    C'est à ce point de vue qu'il m'a paru utile d'examiner
cette esquisse, en quelque sorte de nos droits actuels.
    Nous voyons en effet, il y a près de six siècles, les habi-
tants d'une petite ville se réunir, se concerter ; puis par
leur action lente mais tenace, à l'aide de leurs propres