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 122                 HISTOIRE D'UNE CHARTE

   Suivant une note que je dois à l'obligeance de M. Dissard,
conservateur du Musée du Palais Saint-Pierre : La livre
tournois avait en 1319 une valeur intrinsèque de 16 francs
53 centimes; le sol une valeur intrinsèque de 0,82 cen-
times ; le denier, de 0,06 centimes. La monnaie viennoise
valait moitié moins.
   Nous voyons que l'amende la plus souvent prononcée
est de 60 sous viennois (coups et blessures, adultère, mise
en vente de viandes gâtées), ce qui représenterait à peu
près 25 francs de notre monnaie actuelle. Le sou viennois
se divisait en 12 deniers. Or, quand on constate qu'à cette
époque (1319) (3), une poule valait 9 deniers viennois, un
peu plus de la moitié du sou viennois, une paire de souliers
2 sous viennois, une ânée de vin 12 sous viennois, un char
de paille 7 sous viennois, il est facile de se rendre compte
de l'importance, dans ce temps-là, des amendes auxquelles
étaient condamnés les contrevenants aux dispositions de la
charte de 1319.
   Ces amendes étaient-elles prononcées et payées en réa-
lité? Nul doute à cet égard. Dans les recherches auxquelles
je me suis livré aux archives ducales de Dijon, j'ai retrouvé
un grand nombre de comptes dressés par les châtelains de
Pont-d'Ain; j'ai la copie de la plupart de ces comptes à ces
époques, et j'en ai extrait par ordre chronologique les pas-
sages suivants ayant trait au sujet qui nous occupe actuel-
lement et pouvant présenter quelque intérêt.
  Je vois dans le premier de ces comptes de Guillaume
Musi, de 1303 à 1304 (Rouleau de parchemin de 2 mètres
de long, sur 28 centimètres de large).


 (3) Voir La Teyssonniire. Recherches historiques, Vs partie, p. 377.