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                        PONT-D'AIX                       121

«  preuve doit soixante solz viennois, où il aura rapporté le
«  moien dudit adultère, et quiconque partout ferait scan-
«  dale par nostre ville, sans autre preuve, paie soixante
«  solz viennois. »
   Chaque seigneur avait des agents subalternes chargés
d'assurer la tranquillité publique ; dans les chartes la réu-
nion de ces agents était appelée Familia, un agent fanti-
liaris ; d'où ce nom de familier inséré dans le texte de
notre charte.
   L'amende de soixante solz viennois était prononcée éga-
lement pour l'adultère dans les chartes de Bâgé et de Bourg ;
c'était en quelque sorte un tarif.
   Dans d'autres communes comme à Meximieux, MiribeL
Brion, les individus convaincus d'adultère étaient en outre
obligés de courir nus dans la ville.
   Cette disposition si bizarre ne se retrouve pas dans la
charte de Pont-d'Ain. Il en existe une autre néanmoins
assez originale et que j'ai cru devoir reproduire ici.

  « Si quelqu'un avoit cognu non violemment une femme
« de Portugal ou ^'Espagne, paie pour les frais vingt solz
« viennois. »

   Le Poni-d'Ain par situation même devait servir de lieu de
passage à de nombreuses caravanes de bohémiens et de bohé-
miennes, de Moresques comme on les appelait alors. C'étaient
ces femmes que la charte désignait sous le nom de femmes
de Portugal ou à'Espagne et avec lesquelles dans un intérêt
de moralité et de salubrité publique elle interdisait aux
bons bourgeois de Pont-d'Ain d'avoir aucun rapport.

   Il est intéressant de connaître la valeur des amendes
ainsi édictées par la charte de 13 19.