Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
i6              XOTF.S DE I.'ABBH RANCHON*

une période de quarante ans (1752-1792) un chapitre inté-
ressant de l'histoire du Lyonnais.
   Ordonné prêtre, le 17 décembre 1746, par Mgr Nicolas
Navarre, évêque suffragant de Lyon, l'abbé Ranchon, après
avoir été vicaire à Fourvière, prit possession de la cure de
Saint-Cyr-au-Mont-d'Or, au commencement de janvier
1752. Il devait y rester jusqu'à sa mort arrivée le 26 août
1805 : même pendant les plus mauvais jours de la Révolu-
tion il ne fut pas inquiété, soit à cause du serment qu'il
avait prêté à la constitution civile du clergé, soit à cause
de son grand âge et de l'affection qu'il avait inspirée aux
habitants. Il va sans dire qu'à la distance d'un siècle, la
tradition orale ne suffit plus à nous donner une idée com-
plète de la physionomie morale de l'abbé Ranchon. Cepen-
dant quelques anecdotes qui m'ont été dites par les vieil-
lards du village confirment bien l'impression qui ressort
des notes de l'ancien curé, surtout en ce qui concerne sa
largeur d'esprit et la grande autorité dont il jouissait.
   L'état de délabrement dans lequel il trouvait son église
offrait bel emploi à son activité intelligente, et de fait des
réparations continues vinrent transformer l'édifice. Les succès
du curé dans les procès qu'il eut à soutenir nous montrent
qu'il était homme fort entendu dans les affaires. Il avait un
frère, avocat à Paris, qui lui aidait d'ailleurs à protéger ses
intérêts : aussi, de ses démêlés avec les chanoines de Saint-
Jean, seigneurs de Saint-Cyr, avec son fermier, avec les
débiteurs de la luminaire, il sort toujours heureux. Les
devoirs du curé étaient alors chose difficile et complexe.
D'une part, la possession des immeubles avait, au point de
vue social, des avantages réels. Emile Ollivier l'a très bien
fait remarquer : « Plus que la possession des meubles elle
rattache les ministres des cultes à la vie générale de la na-