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                    NOTES DE L'ABBÉ RANCHON                       17

tion.(i) » De Tocqueville y a même insisté : « J'ose penser
« contrairement à une opinion bien générale et fort soli-
« dément établie, que les peuples qui ôtent au clergé
« catholique toute participation quelconque à la propriété
« foncière, et transforment tous ses revenus en salaires, ne
« servent que les intérêts du Saint-Siège et se privent eux-
« mêmes d'un très grand élément de liberté. Un homme
« qui, pour la meilleure partie de lui-même, est soumis à
« une autorité étrangère, et qui dans le pays où il habite,
« ne peut avoir de famille, n'est pour ainsi dire retenu au
« sol que par un seul lien solide, la propriété foncière.
« Touchez ce lien, il n'appartient plus en particulier à
« aucun lien. Dans celui où le hasard l'a fait naître, il vit
« en étranger au milieu d'une société civile dont presque
« aucun des intérêts ne peut le toucher directement (2). »
   Mais, par contre, cette possession engageait souvent le
prêtre dans des litiges où il était exposé à perdre quelque
chose de sa dignité et par conséquent de son influence
légitime.
   Dans la gestion de ses affaires, le curé Ranchon apporta
la prudence la plus vigilante. Il n'y avait pas de quantité
négligeable pour ce sage économe et il faut voir avec quelle
ardeur il se plaint au chapitre de Lyon de son fermier qui
mêlait les raisins de Saint-Didier à ceux meilleurs de Saint-
Cyr « ce qui fait tort audit curé. »
   Voici quel était vers 1758 l'état du revenu de la cure de
Saint-Cyr.



  (1) Em. Ollivier : Le Concordat est-il respecté? page 9.
  (2) Cité par le vicomte G. d'Avenel, "Revue des Deux-Mondes, 15 mai
1890, page 369.

      N" 1. —Juillet 1891.                                   2