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10               HISTOIRE D'UNE CHARTE

Voilà le but primordial auquel s'efforçaient d'arriver les
bourgeois dans leurs pactes avec leurs seigneurs.
   Ces chartes n'en sont pas moins utiles à examiner comme
étant les sources de notre droit privé et public et l'origine
de nos libertés.
   Continuons la lecture de notre charte :
   « Quiconque sera reçu pour bourgeois sera tenu de
« jurer la franchise universelle nostre prédite ville du Ppnt-
« d'Ain, et conservera précisément la franchise et la liberté
« de la ville prédite. »
   Quel était donc ce serment, que les bourgeois devaient
jurer ? Le Livre des bourgeois de Noyon donne précisément le
texte d'un de ces serments au commencement du xme siècle.
Nous avons pensé qu'il était intéressant de le reproduire,
le voici : « Vous jurez par la foi de votre corps que la
« bourgeoisie que vous requérez, vous ne la demandez pas
« pour frauder personne, ni parce que vous êtes chargé de
« dettes, ni parce que vous sentez maladie sur vous ou sur
« votre femme, ni parce que vous êtes de condition servile.
« Vous jurez que vous êtes de condition libre, né de légi-
« time mariage. Sachez que si le 'contraire est démontré,
« votre bourgeoisie ne vaut rien. »
   Dans les communes du département de l'Ain, voisines
du Pont-d'Ain, à Meximieux, Lagnitu, Jasseron, avant que
les bourgeois de la ville jurassent hommage et fidélité au
seigneur, celui-ci était obligé de jurer avec dix chevaliers
de garder et de maintenir les libertés desdites villes.
   Voici la formule du serment, prêté par le comte Amé V
de Savoie, pour le maintien de ses franchises :
   « Supposons pour ce, à l'avenir, nos biens présentz et à
 « venir sur les saintes escritures, corporellement touchées,
 « de ne venir faire ou dire contre ladite franchise de nostre