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8                  HISTOIRE D'UNE CHARTE

« construction simultanée de deux ponts sur la rivière d'Ain
« et le Suran prouve que ce prince aimait les choses utiles. »



    Abordons maintenant l'examen du texte de notre charte
et lisons d'abord le préambule.
    « Nous Amédée, comte de Savoie, marquis en Italie, à
« tous ceux qui ces présentes lettres verront, scavoir faisons
« que mu par l'affection et très ample dilection que nous
« avons pour nostre dite ville du Pont-d'Ain et ses habitans,
« satisfaisans à ladite ville, voulant les délivrer de pension
« perpétuelle, leur donnons et octrions pour nous, nos
« héritiers et successeurs universelz la liberté et franchise
« soubs escrite. »
   Il ne faudrait pas cependant se méprendre sur cette appa-
rente spontanéité avec laquelle Amé V aurait favorisé
l'établissement du régime communal à Pont-d'Ain.
    En principe, le seigneur a commencé à résister par la force
à ses sujets rebelles; peu à peu, il a reculé devant la lutte.
Au xiie siècle, le mouvement populaire était devenu irrésis-
tible ; il fallut bien alors le tolérer et chercher à en tirer
le meilleur parti possible.
    C'est là le principal mobile du comte Amé au moment
où il concédait la charte de Pont-d'Ain.
   Le I er avril 1286, Amé V accordait des franchises à la
ville de Seyssel (Guichenon-Preuves de l'Histoire de Bresse),
moyennant la somme de deux cents livres viennoises, « que
« nous reconnaissons, dit le comte, avoir reçu desdits
« bourgeois pour cette concession. »
   Voici ce que nous lisons à la fin de notre charte :
    « Or, nous voulons la franchise pouvoir estre gardée
« par toutes les parties et par chacune y estans et qui le