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430 LE BARON RAVERAT sur l'intérêt historique des lieux et des choses, aucune pré- tention à la science, à peine quelques étymologies. Il y a là une envolée de fantaisie, que l'on ne retrouve pas ailleurs ; des rencontres que son air grave ne nous aurait fait jamais soupçonner, et une note voltairienne par trop accusée, que jamais ailleurs il n'a reproduite. A notre humble avis, si la Notice biographique de son père est son meilleur ouvrage, A Travers le Dauphiné est celui où l'auteur est le plus lui-même, où il se montre le mieux ce qu'il a été, non le vieillard souriant et recueilli par l'âge, bienveillant par la situation arrivée, mais l'homme tel qu'il fut au temps de sa force et de sa verdeur. De récit en récit, le baron voulut mieux faire ; il s'était intéressé à son pays ; il avait aimé ses horizons et les impressions délicieuses de cette région belle entre toutes. Il voulut compléter ses connaissances ; ce fut alors qu'il apprit le latin pour mieux redire l'histoire des cantons par- courus. Ses visées ne devaient point, hélas ! se borner au latin ; il voulut aller jusqu'au celtique ! Quelques mots recueillis dans nos conversations journa- lières, un renseignement demandé le jour même de sa mort, nous feraient croire qu'il préparait un grand diction- naire étymologique des noms de lieux-dits cités dans ses ouvrages ; il en avait relevé plus de dix mille et avait été frappé du jour que leur étude étymologique apporterait à l'histoire de nos contrées. Promenades autour de Lyon, guides pour chacun des réseaux qui s'ouvraient dans la banlieue lyonnaise, se succé- dèient sans interruption pendant quinze années. La seconde édition des promenades autour de Lyon, insérée dans Lyon-Revue, peut fournir un excellent guide aux promeneurs.